Ce dimanche, c’était jour de course à Auch ! Et ils étaient nombreux à
avoir chaussé leurs meilleures paires pour affronter le tracé ambitieux
de cette 35e édition du Souffle du Gers. Peu importent les chaussures, le style ou la montre connectée : ce qui comptait, c’était d’atteindre la ligne d’arrivée.
10 km, semi-marathon, marche nordique ou handisport : chacun y trouvait
son compte. De jeunes coureurs, d’autres un peu moins jeunes, ont
découvert le nouvel itinéraire traversant Pavie (et son vieux pont !),
Auterive, Boucagnères et Peyloubère, avant de stopper le chrono au stade
Jacques-Fouroux. Une arrivée sous quelques gouttes de pluie, le front
en sueur et le souffle court. Mais un sentiment partagé par tous : celui
d’être allé jusqu’au bout.
Car, selon les profils, qu’il s’agisse d’un 10 km ou d’un semi-marathon,
ce rendez-vous était tour à tour une résolution de 2025, un défi
personnel ou une formalité maîtrisée. "C’est la première fois que je me
lance dans un semi, c’était dur mais heureuse d’avoir pu finir !",
commente cette coureuse, à bout de souffle.
Et pour franchir les derniers mètres, chacun sa manière : cris de joie,
franchissement en duo main dans la main, parents accompagnant leurs
enfants, ou encore coureurs concentrés, tête haute jusqu’à la ligne.
Ils affichaient des visages marqués, mais déterminés à l’instar de
Nicolas Fernandez. Le Haut-Pyrénéen a avalé les 21 km en 1h08’55, une
minute plus vite que le Britannique Liam Burthem, qu’il a distancé dans
les derniers kilomètres. Il monte ainsi sur la première marche du podium
du semi-marathon. Une victoire de plus pour l’ancien champion de France
du semi, déjà vainqueur des 10 km du Souffle du Gers en 2023.
"J’ai déjà gagné le 10 km pas mal de fois et cette année, j’avais envie
de faire le semi. Je me suis bien senti dès le début et je n’ai pas
voulu prendre de risque. Je suis resté avec l’athlète anglais pour le
tester, on a fait une bonne partie de la course ensemble, et sur les
derniers kilomètres, j’ai accéléré et je l’ai lâché tout de suite",
raconte-t-il, vêtu des couleurs du club espagnol "Sedentaris".
Quel est donc le secret de cette longévité et de ces victoires en série ?
Avec 30 ans de carrière à son actif, Nicolas livre une réponse limpide :
"J’arrive avec beaucoup de fraîcheur et je cours depuis très longtemps.
J’ai de l’expérience et je sais bien gérer l’effort pour finir fort."
Pas de doute, l’entraînement et une hygiène de vie rigoureuse font la
différence.
Avec 400 concurrents en 2023 et 700 en 2024, le Souffle du Gers monte en
puissance, gagnant en visibilité en Occitanie et même au niveau
national. Chaque année, des athlètes de renom — parfois venus de très
loin — participent à cet événement dont certaines courses sont
qualificatives pour les championnats de France.
On pouvait y croiser cette année le jeune athlète handisport Thibault
Daurat, ainsi que la championne de semi Mélody Julien. Fidèle aux
courses gersoises, elle repart d’Auch avec un nouveau record : 21 km en
1h15'02, soit deux minutes de mieux que l’ancienne marque détenue par
Sophie Duarte en 2019.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 1 700 coureurs ont pris
part à l’événement cette année — deux fois plus qu’en 2023, un record
absolu.
"On ne saurait pas expliquer ce nombre. Il y a un engouement, c’est sûr.
Plus de gens courent. C’est vrai aussi que les années précédentes, on
était un peu télescopés avec d’autres semi. Aujourd’hui, il n’y a pas de
concurrence", observe Arnaud Taran, président de l’Athletic Club Auch.
Un club qui fait vivre la course avec l’organisateur Bernard Médiamole
et l’aide précieuse de dizaines de bénévoles passionnés. Une récompense
méritée.
Et pour les coureurs, si tous n’ont pas fini sur le podium : ce que
chacun emporte, c’est l’écho de ses pas sur les routes gersoises, et la
fierté d’avoir franchi la ligne d’arrivée.
Article La Dépêche du Midi du 24/03/2025